a propos
Aurélien Bambagioni est un artiste polyvalent, vidéaste et écrivain. Diplômé de l’École nationale supérieure d’art de Bourges, post-diplôme de l’École supérieure d’art & de design Marseille-Méditerranée, il enseigne les arts connectés à l’École supérieure d’art de Poitiers (ÉESI, Angoulême-Poitiers) depuis 2005.
Ses pratiques pédagogiques, artistiques, filmiques et littéraires lui permettent d’explorer les multiples facettes de la création dans un monde numérique en constante évolution.
Aurélien Bambagioni vit et travaille entre Paris et l’île de Groix en Bretagne, son travail explore les interactions entre médias numériques, diffusion de l’information et partage collectif.
En entremêlant sa démarche artistique avec ses expériences ludiques, touristiques et sportives, il questionne les notions de paysages, de territoires et de déplacements avec comme ligne de fond un horizon technologique omniprésent.
Après avoir publié « Une année sabbatique avec Jacques Villeneuve », un thriller sportif basé sur des échanges issus du forum de discussion du pilote de course automobile, champion du monde de Formule 1, il a exploré le monde du journalisme en ligne à travers un projet de fiction dédié aux sports mécaniques et au cœur duquel il a suivi un protocole d’écriture spécifique inspiré du langage de l’art contemporain. Puis c’est comme commissaire d’expositions, qu’il observe les liens entre jeux vidéo et art contemporain notamment pour « Eternel September » au centre d’art contemporain Rurart à Rouillé en 2016.
Artistes, il participe à de nombreuses expositions, telles que « L’archipel des sentinelles » au Musée national de la Marine à Rochefort en 2021, à « La vanité du monde » au Palais de Tokyo en 2012. Ou encore à la « Nuit blanche 2006 » au Centre Georges Pompidou. Il a également collaboré à plusieurs reprises avec Le Bal, centre d’art dédié à l’image-document à Paris, pour des workshops, une édition, mais aussi en 2015 pour une exposition sur les bords de Seine.
Représenté par la galerie Analix Forever à Genève, Aurélien Bambagioni est, en cette année 2025, l’artiste invité de l’espace de « création en ligne » du Jeu de Paume à Paris.
CV
Bambagioni, le grand tour !
Sur son site, qui est son atelier en ligne accessible partout et pour tous, on peut lire que depuis les années 2000 l’artiste Aurélien Bambagioni inscrit sa pratique « dans les courants du web et de ses usages ».
Depuis lors, Bambagioni a travers cet espace de travail qui depuis 1999 est aussi son archive et sa mémoire, « questionne son travail à l’ère de la diffusion numérique, de la mise en réseau des informations et du partage collectif ». Son web organise documents et pensées « en systèmes cartographiques et propose une hiérarchisation des formes produites comme enjeu du temps, comme enjeu de l’œuvre elle-même ».
Se définissant comme un capteur d’instantanés, il réinvente un Grand Tour avec notamment « Comeback » ouvrant à tous sa réflexion sur les connexions géographiques totalement dispersées et augmentées et rapprochant sa pratique artistique de ses expériences sportives (Bambagioni est joueur de la Squadra Diaspora), ludiques (jeux vidéo), journalistiques (écrivain) ou touristiques. Explorant ainsi la relation complexe entre l’homme et son environnement, en mettant en lumière les défis de la modernité face à la puissance de la nature sous la contrainte de l’Anthropocène.
En intégrant des éléments de récits et d’anticipation dans ses films, comme dans ses dispositifs multimédias et/ou intelligent (« L’île Artificielle ») Aurélien Bambagioni manipule géographie, topographie, histoire et relation personnelle à un lieu, une figure ou même un évènement de société. Car Aurélien Bambagioni revendique de susciter une réflexion sur la fragilité et la résilience face aux changements climatiques ou urbanistiques et même aux obsolescences technologies annoncée.
Pour cela il filme ou photographie le ciel et la mer comme on fixe un horizon : pour fuir les pensées du quotidien, et surtout pour révéler le droit pour tout un chacun d’avoir un accès à une vue. Une vue propre et dégagée, propre à la rêverie et à la contemplation de ses rêves d’enfant.
Jean-Jacques Gay, février 2025
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Eva L’Hoest (Liège, 1991, Belgique – vit et travaille à Bruxelles ) explore les façons dont toutes les natures d’images mentales, en particulier le souvenir et la réminiscence, trouvent à se re–matérialiser dans une forme technologique. Elle poursuit avant tout l’exploration de la mémoire et de son infime et étrange réalité subsistante. Pièces après pièces, l’artiste s’approprie les technologies de son contemporain pour révéler à la fois leur nature de prothèses d’appréhension du monde et leur potentiel en tant que médium artistique.
Son travail a été récemment présenté à la quinzième Biennale de Lyon, Lyon (France) curaté par le Palais de Tokyo, la Triennale Okayama Art Summit 2019 “IF THE SNAKE” curaté par Pierre Huyghe, Okayama (Japon), « Suspended time, Extended space » Casino Luxembourg (Benelux), « Fluo Noir » (BIP2018, Liege, BE), « WHSS » (Melange, Koln, DE), Mémoires (ADGY Culture Development Co. LtD., Bejing, CH), Trouble Water (Szczecin Museum, Szczecin, PL), « Now Belgium Now» (LLS358, Antwerp, BE), « Chimera : Marcel Berlanger, Djos Janssens et Eva L’Hoest» (Meetfactory, Prague, CZ), « Marres currents #3:Sighseeing » (Maastricht, NL).
Ses films ont été programmés récemment sous la forme d’une performance à la dernière édition du IFFR à Rotterdam, ImagesPassage à Annecy, le MACRo Museum à Rome, les Rencontres Internationales Paris–Berlin en 2018 ainsi que le Visite Film Festival à Anvers.
Mélodie Mousset (*1981, Abu Dhabi, vit à Zurich) utilise son propre corps pour cartographier, indexer et narrer un « soi » qui semble en métamorphose permanente, lui échappant dès qu’elle cherche à en prendre possession. Elle s’intéresse aux processus d’individuation biologiques, techniques, culturels, individuels et collectifs qui forment le corps. Ces questions anthropologiques et philosophiques prennent forme dans des vidéos, sculptures, installations, performances ou de la réalité virtuelle.
Dans le film Intra Aura Mélodie Mousset entreprend une recherche intense et de longue durée pour approfondir cet intérêt pour le corps, son intériorité phsychique et organique. Elle s’approprie des technologies de visualisation médicales (IRM, impression 3D), les met en rapport avec des rites chamaniques des « curanderos » Mazatèques qu’elle rencontre au cours d’un voyage au Mexique et les combine avec un travail plastique et filmographique.
Avec HanaHana, Mélodie Mousset prolonge cet intérêt pour une narration onirique, une curiosité pour la perméabilité des limites corporelles et un détournement artistique des technologies de pointe. En empruntant la forme du jeu interactif et collaboratif, cette œuvre de réalité virtuelle constitue un environnement fantastique immersif. Chacun.e peut générer des formes et laisser des traces de son passage dans ce désert habité par des sculptures archaïques où fleurissent des mains humaines de toutes tailles et couleurs. Les joueuses et joueurs peuvent se téléporter et multiplier leurs corps à l’extérieur d’eux mêmes et, en version connectée, interagir avec des joueurs qui se trouvent à d’autres endroits. L’espace d’exposition devient ainsi un espace partagé, à la frontière de l’intime et du public, virtuel tout autant que réel.
La combinaison de la musique envoûtante avec l’audio interactif, généré en temps réel par les activités et gestes des joueuses et des joueurs, est également une composante essentielle de cet environnement multi-sensoriel. Dernièrement, Mélodie Mousset fouille particulièrement l’aspect interactif et musical de la réalité virtuelle et cherche à développer un nouveau langage de programmation et d’expérience musicale.
La pratique de Mélodie Mousset s’inscrit profondément dans l’expérience d’un monde contemporain déroutant, défini par ce contraste entre le numérique et le corporel. Avec ses œuvres nous sommes amenés à nous questionner comment se positionnent, dans cet environnement de plus en plus dirigé par les technologies numériques, les corps humains physiques, réels, opaques, vivants, remplis d’organes, porteurs d’une intériorité mentale et psychique, avec des recoins riches d’imagination. Comme le dit l’écrivain et vidéaste américaine Chris Kraus : « Mousset’s associative process is so rich. She fully believes in her own imagination and the logical or alogical digressions that shape an inner life. » (424 mots)
– Claire Hoffmann
Justine Emard (née en 1987) explore les nouvelles relations qui s’instaurent entre nos existences et la technologie.En associant les différents médiums de l’image – photographie, vidéo, réalité virtuelle et performance -, elle situe son travail dans un flux entre la robotique, les neurosciences, la vie organique et
l’intelligence artificielle.
De la création d’un dialogue entre un robot androïde et une psychologue (Erika, film de recherche,2016), à la matérialisation de rêves en impressions 3D (Dance Me Deep, 2020), en passant par une performance avec un moine bouddhiste (Heavy Requiem, 2019), ses œuvres tissent de nouveaux récits, issus d’interactions humains-machines et de l’incarnation de données. Dans Co(AI)xistence (2017), elle met en scène une première rencontre entre deux formes de vies différentes : un danseur/acteur, Mirai Moriyama, et le robot Alter, animé par une forme de vie primitive basée sur un système neuronal, une intelligence artificielle (IA) programmée par le laboratoire de Takashi Ikegami (Université de Tokyo), dont l’incarnation humanoïde a été créée par le laboratoire de Hiroshi Ishiguro (Université d’Osaka).
Grâce à un système d’apprentissage profond, l’IA apprend de l’humain, comme l’humain apprend de la machine, pour tenter de définir de nouvelles perspectives de coexistence. Une esquisse des possibilités du futur apparaît dans Soul Shift (2019) et Symbiotic Rituals (2019), lorsque différentes générations de robots commencent à se reconnaître. Leur apparence minimale autorise une projection émotionnelle, en ouvrant un espace pour l’imagination. Le Japon, que l’artiste a découvert en 2012 et où elle continue de se rendre régulièrement, a sensiblement marqué son travail. Au cours de ses multiples séjours, elle a exploré les connexions entre sa pratique des nouveaux médias et la philosophie japonaise ; en particulier le shintoïsme, qui confère un caractère sacré à la nature. Cette pensée animiste, encore vivace à l’époque des technologies connectées, affleure dans Exovisions (2017), une installation composée de pierres, de bois pétrifiés, d’argile prise dans la roche et d’une application de réalité augmentée. Depuis 2016, elle élabore sa série photographique La Naissance des Robots (2016-2020), dans la perspective anthropologique de l’évolution humaine, entre archéologie du futur et robotique androïde. Depuis 2011, elle montre son travail lors d’expositions personnelles en France, Corée du Sud, Japon, Canada, Colombie, Suède et Italie. Elle participe également à des expositions collectives : 7ème Biennale internationale d’Art Contemporain de Moscou, NRW Forum (Düsseldorf), National Museum of Singapore (Singapour), Moscow Museum of Modern Art (Moscou), Institut Itaú Cultural (São Paulo), Cinémathèque Québécoise (Montréal), Irish Museum of Modern Art (Dublin), Mori Art Museum (Tokyo), Barbican Center (Londres).