a propos
Nourathar est un studio de création technologique initié par Caen Botto et Marta Rupérez. Leur travail explore l’impact de la technologie sur notre perception, ainsi que la nature subjective de la réalité.
Chaque nouvelle technologie porte des promesses pour un avenir meilleur, car elle cache son obsolescence inévitable, pour devenir finalement « une promesse brisée de bonheur », de liberté. Les œuvres de Nourathar émergent de la considération du rapport entre l’homme et la technologie comme « drame central de notre temps ». Elles véhiculent le désenchantement du duo avec la simplification de la réalité, poussée par la technification de toutes ses caractéristiques : de la commercialisation des espaces augmentés
à la numérisation de nos rêves, ou encore au rôle des acteurs sociauxréseaux dans la construction de notre intersubjectivité. Dans leurs dispositifs, installations et performances, ils défendent la technologie comme un outil pour apprécier la complexité, les nuances infinies et les interconnexions qui rendent possible le poème de l’existence. Ils suggèrent une relation poétique avec la technologie qui encourage le silence intérieur, comme alternative à la cacophonie technologique qui nous entoure et nous distrait.
Les expositions et projets récents comprennent des installations (espaces sensibles) ainsi que des dispositifs audiovisuels (hypnose) qui combinent les médias numériques, l’interaction physique et la réalité mixte avec des ressources analogiques et des technologies obsolètes. Grâce à ces projets, ils imaginent une autre version de ce que la technologie aurait pu être dans le passé et ce qu’elle pourrait devenir dans l’avenir.
Les installations interactives de Nourathar invitent les utilisateurs à explorer les connexions entre le spectre lumineux, le spectre chromatique et le spectre sonore. L’expérience physique du visiteur avec ces œuvres génère de nouvelles correspondances avec l’environnement. La galerie devient ainsi un espace sensible, un instrument audio-visuel à l’interface invisible qui permet une expérience intuitive de l’œuvre, où le public devient participant actif de l’œuvre, au lieu d’être spectateur passif.
Leurs dispositifs hypnotiques exposent l’obsolescence de certaines technologies qui ont déterminé les réalités historiques ; ils mettent en évidence comment les promesses du futur, inhérentes à ces appareils, se sont estompées. La confluence des techniques proto-cinématiques avec les outils numériques, ainsi que la convergence des éléments physiques et virtuels, entraîne le public dans un paysage onirique habité par des futurités d’un passé imaginaire et de souvenirs d’un futur onirique.
CV
Expositions sélectionnés
• Patternitecture 4. Niavaran Center, Tehran (ir) 2024
• Re-Art. CasaSeat, Barcelona (es) 2024
• #10LightYears. Filmótica, Ibiza (es) 2024
• Freaks. EstArt_Space, Alcobendas (es) 2023
• Des_Ilusiones;. EstArt_Space, Alcobendas (es) 2023
• Hypnosofía. Cruz Bajo, Madrid (es) 2022
• Drap-Art. Barcelona (es) 2022, 2023
• Lumnorama Sa Nostra. Ibiza (es) 2019
• Cabinet_Hypnosophical_Curiosities. Can Jeroni. Ibiza (es) 2019
• Oniritronix. Ventana Contemporary. Ibiza (es) 2017
• Light_Sculptures. Hotel Pacha. Ibiza (es) 2015
• After_the_Net. Observatori. Valencia (es) 2009. PeninsulaArts. Plymouth (uk) 2010
• [C0D3]: Mechanics of the Spell & Kandinsky’sDream. FACT. Liverpool (uk) 2006.
• Visions de Futur. Convent SantAgustí. Barcelona (es) 2003
• Butterfly_Storm; 3a Mostra d’art sonor i visual. Convent SanAgustí. Barcelona (es) 2002
• AlternatiBA. CC SanMartin Buenos Aires (ar) 2000
• Fractal_Gardening & Techno-organic Crops. Museo Arte Moderno Buenos Aires (MAMBA) (ar) 2000
Présentations sélectionnés
• InmerLab@Createc, FabLab. Ibiza 2022
• +CODE. Buenos Aires 2022
• LUZE@Createc, Ajuntament Ibiza 2021
• Connect’Up, Inca / Mallorca, 2020
• CineTIC, Sant Josep de sa Talaia, 2019
• TEDxSantAntoni. Ibiza 2016
• DorkbotMTV. Montevideo (ur) 2012
• LaptopRus@Medialab Prado. Madrid 2011
• OpenFridays@Straddle. Barcelona 2003
Performances audiovisuelles:
• Sicrosemias. Est_Art Space, Alcobendas 2023
• LUZE @ Createc, Ajuntament d’Eivissa, Ibiza (es), 2021
• Narcissus’ Selphere. ME, Ibiza (es) 2018.
• Hipersonica/File. Sao Paulo (br) 2012
• Ciutats Creactives. Tarragona (es) 2011
• REC. Madrid (es) 2006
• Electrosonic. Burgos (es) 2005
• Sonar. Barcelona (es) 2003, 2004
• Generative_Art_Symposium. Milano (it) 2002
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Eva L’Hoest (Liège, 1991, Belgique – vit et travaille à Bruxelles ) explore les façons dont toutes les natures d’images mentales, en particulier le souvenir et la réminiscence, trouvent à se re–matérialiser dans une forme technologique. Elle poursuit avant tout l’exploration de la mémoire et de son infime et étrange réalité subsistante. Pièces après pièces, l’artiste s’approprie les technologies de son contemporain pour révéler à la fois leur nature de prothèses d’appréhension du monde et leur potentiel en tant que médium artistique.
Son travail a été récemment présenté à la quinzième Biennale de Lyon, Lyon (France) curaté par le Palais de Tokyo, la Triennale Okayama Art Summit 2019 “IF THE SNAKE” curaté par Pierre Huyghe, Okayama (Japon), « Suspended time, Extended space » Casino Luxembourg (Benelux), « Fluo Noir » (BIP2018, Liege, BE), « WHSS » (Melange, Koln, DE), Mémoires (ADGY Culture Development Co. LtD., Bejing, CH), Trouble Water (Szczecin Museum, Szczecin, PL), « Now Belgium Now» (LLS358, Antwerp, BE), « Chimera : Marcel Berlanger, Djos Janssens et Eva L’Hoest» (Meetfactory, Prague, CZ), « Marres currents #3:Sighseeing » (Maastricht, NL).
Ses films ont été programmés récemment sous la forme d’une performance à la dernière édition du IFFR à Rotterdam, ImagesPassage à Annecy, le MACRo Museum à Rome, les Rencontres Internationales Paris–Berlin en 2018 ainsi que le Visite Film Festival à Anvers.
Mélodie Mousset (*1981, Abu Dhabi, vit à Zurich) utilise son propre corps pour cartographier, indexer et narrer un « soi » qui semble en métamorphose permanente, lui échappant dès qu’elle cherche à en prendre possession. Elle s’intéresse aux processus d’individuation biologiques, techniques, culturels, individuels et collectifs qui forment le corps. Ces questions anthropologiques et philosophiques prennent forme dans des vidéos, sculptures, installations, performances ou de la réalité virtuelle.
Dans le film Intra Aura Mélodie Mousset entreprend une recherche intense et de longue durée pour approfondir cet intérêt pour le corps, son intériorité phsychique et organique. Elle s’approprie des technologies de visualisation médicales (IRM, impression 3D), les met en rapport avec des rites chamaniques des « curanderos » Mazatèques qu’elle rencontre au cours d’un voyage au Mexique et les combine avec un travail plastique et filmographique.
Avec HanaHana, Mélodie Mousset prolonge cet intérêt pour une narration onirique, une curiosité pour la perméabilité des limites corporelles et un détournement artistique des technologies de pointe. En empruntant la forme du jeu interactif et collaboratif, cette œuvre de réalité virtuelle constitue un environnement fantastique immersif. Chacun.e peut générer des formes et laisser des traces de son passage dans ce désert habité par des sculptures archaïques où fleurissent des mains humaines de toutes tailles et couleurs. Les joueuses et joueurs peuvent se téléporter et multiplier leurs corps à l’extérieur d’eux mêmes et, en version connectée, interagir avec des joueurs qui se trouvent à d’autres endroits. L’espace d’exposition devient ainsi un espace partagé, à la frontière de l’intime et du public, virtuel tout autant que réel.
La combinaison de la musique envoûtante avec l’audio interactif, généré en temps réel par les activités et gestes des joueuses et des joueurs, est également une composante essentielle de cet environnement multi-sensoriel. Dernièrement, Mélodie Mousset fouille particulièrement l’aspect interactif et musical de la réalité virtuelle et cherche à développer un nouveau langage de programmation et d’expérience musicale.
La pratique de Mélodie Mousset s’inscrit profondément dans l’expérience d’un monde contemporain déroutant, défini par ce contraste entre le numérique et le corporel. Avec ses œuvres nous sommes amenés à nous questionner comment se positionnent, dans cet environnement de plus en plus dirigé par les technologies numériques, les corps humains physiques, réels, opaques, vivants, remplis d’organes, porteurs d’une intériorité mentale et psychique, avec des recoins riches d’imagination. Comme le dit l’écrivain et vidéaste américaine Chris Kraus : « Mousset’s associative process is so rich. She fully believes in her own imagination and the logical or alogical digressions that shape an inner life. » (424 mots)
– Claire Hoffmann
Justine Emard (née en 1987) explore les nouvelles relations qui s’instaurent entre nos existences et la technologie.En associant les différents médiums de l’image – photographie, vidéo, réalité virtuelle et performance -, elle situe son travail dans un flux entre la robotique, les neurosciences, la vie organique et
l’intelligence artificielle.
De la création d’un dialogue entre un robot androïde et une psychologue (Erika, film de recherche,2016), à la matérialisation de rêves en impressions 3D (Dance Me Deep, 2020), en passant par une performance avec un moine bouddhiste (Heavy Requiem, 2019), ses œuvres tissent de nouveaux récits, issus d’interactions humains-machines et de l’incarnation de données. Dans Co(AI)xistence (2017), elle met en scène une première rencontre entre deux formes de vies différentes : un danseur/acteur, Mirai Moriyama, et le robot Alter, animé par une forme de vie primitive basée sur un système neuronal, une intelligence artificielle (IA) programmée par le laboratoire de Takashi Ikegami (Université de Tokyo), dont l’incarnation humanoïde a été créée par le laboratoire de Hiroshi Ishiguro (Université d’Osaka).
Grâce à un système d’apprentissage profond, l’IA apprend de l’humain, comme l’humain apprend de la machine, pour tenter de définir de nouvelles perspectives de coexistence. Une esquisse des possibilités du futur apparaît dans Soul Shift (2019) et Symbiotic Rituals (2019), lorsque différentes générations de robots commencent à se reconnaître. Leur apparence minimale autorise une projection émotionnelle, en ouvrant un espace pour l’imagination. Le Japon, que l’artiste a découvert en 2012 et où elle continue de se rendre régulièrement, a sensiblement marqué son travail. Au cours de ses multiples séjours, elle a exploré les connexions entre sa pratique des nouveaux médias et la philosophie japonaise ; en particulier le shintoïsme, qui confère un caractère sacré à la nature. Cette pensée animiste, encore vivace à l’époque des technologies connectées, affleure dans Exovisions (2017), une installation composée de pierres, de bois pétrifiés, d’argile prise dans la roche et d’une application de réalité augmentée. Depuis 2016, elle élabore sa série photographique La Naissance des Robots (2016-2020), dans la perspective anthropologique de l’évolution humaine, entre archéologie du futur et robotique androïde. Depuis 2011, elle montre son travail lors d’expositions personnelles en France, Corée du Sud, Japon, Canada, Colombie, Suède et Italie. Elle participe également à des expositions collectives : 7ème Biennale internationale d’Art Contemporain de Moscou, NRW Forum (Düsseldorf), National Museum of Singapore (Singapour), Moscow Museum of Modern Art (Moscou), Institut Itaú Cultural (São Paulo), Cinémathèque Québécoise (Montréal), Irish Museum of Modern Art (Dublin), Mori Art Museum (Tokyo), Barbican Center (Londres).