Partners in crime
a propos
Née à Massy en 1995, vit et travaille entre Paris et Bordeaux. Diplômée en philosophie, Charlotte Pouyaud réalise des films de fiction et docu-fictions mélangeant librement les registres et les genres cinématographiques. Ses films ont pour point de départ la matière documentaire des faits-divers, dont elle cherche à révéler les enjeux philosophiques, ce qu’ils ont d’extraordinaire et de vertigineux. Durant ses études de philosophie, elle s’intéresse à l’anthropocentrisme dans l’histoire de la philosophie et à la notion de décentrement anthropologique dans l’éthique environnementale.
Plus tard, ces recherches lui inspireront deux films réalisés durant son parcours au Fresnoy – Studio national des arts contemporains : John et la République, une satire historique qui relate le procès d’un perroquet accusé de royalisme pendant la Terreur, pris entre les mondes antagonistes des libertins royalistes et des démocrates tyranniques ; et Partners in crime, film d’animation en images de synthèse, mettant en scène le monologue d’un hippopotame et inspiré d’un fait-divers survenu dans sa ville il y a plus de vingt ans, lorsque l’hippopotame du zoo — animal fétiche du directeur — tua
ce dernier par jalousie pour un tracteur dont il venait de faire l’acquisition. Le film explore le fait-divers dans un univers onirique, pour mieux en découvrir le potentiel mythologique et faire de cet hippopotame une figure moderne du Léviathan ou de Béhémoth.
Aujourd’hui, elle prolonge ce travail sur les faits-divers, toujours guidé par l’idée de décentrement, en s’intéressant aux irruptions du surnaturel, du bizarre et du fantastique qui prennent leur source dans les bouleversements sociaux engendrés par la modernité économique et technologique.
Nominée par:
Alain FLEISCHER
Oeuvre choisie:
Partners in crime
Réseaux sociaux:
Site web:
www.charlotte-pouyaud.com
CV
Après des études d’art et de philosophie, Charlotte Pouyaud a intégré le Fresnoy – Studio national des arts contemporains dont elle est sortie diplômée en 2023. Parallèlement à ses études de philosophie, elle a réalisé des films et documentaires auto-produits, ainsi que des clips vidéos. Ses films ont été montrés à Pantin (Côté Court), Bogoshorts ou encore Interfilm Berlin. Elle a obtenu le prix de la galerie Analix Forever (2022) ainsi que deux mentions spéciales pour le prix Around Video et le prix Studio Collector (2023).
FORMATION
2021 – 2023 – Le Fresnoy – Studio National des Arts Contemporains, Tourcoing – Diplômée avec les félicitations du jury
2016 – 2019 – Université Bordeaux Montaigne, Pessac — Master de Philosophie, mention Très Bien
2016 – 2017 – Échange international, Université Laval de Québec
2013 – 2016 – Université Bordeaux Montaigne, Pessac — Licence de Philosophie
2012 – 2015 – École Supérieure des Beaux-Arts de Bordeaux — DNAP
EXPÉRIENCE
Réalisation/ Directing
2023 – Partners in crime, 17’ production Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains
2022 – John et la République, Mémoires d’un perroquet, 20’, production Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains
2021 – Chien de rêve, clip DALLAS
2021 – Fausse nouvelle, clip Daisy Mortem
2020 – Spybird, 30’, autoproduction
2019 – Faits Divers – Épisode 2 , clip Daisy Mortem
2018 – Faits Divers – Épisode 1 , clip Daisy Mortem
2018 – Faits Divers – Épisode 3, clip Daisy Mortem
Montage/ Editing
2023 – Partners in crime, 17’ production Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains
2023 – Je m’en vais aux portes de ton tombeau, de Lou Chenivesse, production Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains
2022 – John et la République, Mémoires d’un perroquet, 20’, production Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains
2021 – Chien de rêve, clip DALLAS
2021 – Fausse nouvelle, clip Daisy Mortem
2020 – Spybird, 30’, autoproduction
2019 – Faits Divers – Épisode 2, clip Daisy Mortem
2018 – Faits Divers – Épisode 1 , clip Daisy Mortem
2018 – Faits Divers – Épisode 3, clip Daisy Mortem
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Eva L’Hoest (Liège, 1991, Belgique – vit et travaille à Bruxelles ) explore les façons dont toutes les natures d’images mentales, en particulier le souvenir et la réminiscence, trouvent à se re–matérialiser dans une forme technologique. Elle poursuit avant tout l’exploration de la mémoire et de son infime et étrange réalité subsistante. Pièces après pièces, l’artiste s’approprie les technologies de son contemporain pour révéler à la fois leur nature de prothèses d’appréhension du monde et leur potentiel en tant que médium artistique.
Son travail a été récemment présenté à la quinzième Biennale de Lyon, Lyon (France) curaté par le Palais de Tokyo, la Triennale Okayama Art Summit 2019 “IF THE SNAKE” curaté par Pierre Huyghe, Okayama (Japon), « Suspended time, Extended space » Casino Luxembourg (Benelux), « Fluo Noir » (BIP2018, Liege, BE), « WHSS » (Melange, Koln, DE), Mémoires (ADGY Culture Development Co. LtD., Bejing, CH), Trouble Water (Szczecin Museum, Szczecin, PL), « Now Belgium Now» (LLS358, Antwerp, BE), « Chimera : Marcel Berlanger, Djos Janssens et Eva L’Hoest» (Meetfactory, Prague, CZ), « Marres currents #3:Sighseeing » (Maastricht, NL).
Ses films ont été programmés récemment sous la forme d’une performance à la dernière édition du IFFR à Rotterdam, ImagesPassage à Annecy, le MACRo Museum à Rome, les Rencontres Internationales Paris–Berlin en 2018 ainsi que le Visite Film Festival à Anvers.
Mélodie Mousset (*1981, Abu Dhabi, vit à Zurich) utilise son propre corps pour cartographier, indexer et narrer un « soi » qui semble en métamorphose permanente, lui échappant dès qu’elle cherche à en prendre possession. Elle s’intéresse aux processus d’individuation biologiques, techniques, culturels, individuels et collectifs qui forment le corps. Ces questions anthropologiques et philosophiques prennent forme dans des vidéos, sculptures, installations, performances ou de la réalité virtuelle.
Dans le film Intra Aura Mélodie Mousset entreprend une recherche intense et de longue durée pour approfondir cet intérêt pour le corps, son intériorité phsychique et organique. Elle s’approprie des technologies de visualisation médicales (IRM, impression 3D), les met en rapport avec des rites chamaniques des « curanderos » Mazatèques qu’elle rencontre au cours d’un voyage au Mexique et les combine avec un travail plastique et filmographique.
Avec HanaHana, Mélodie Mousset prolonge cet intérêt pour une narration onirique, une curiosité pour la perméabilité des limites corporelles et un détournement artistique des technologies de pointe. En empruntant la forme du jeu interactif et collaboratif, cette œuvre de réalité virtuelle constitue un environnement fantastique immersif. Chacun.e peut générer des formes et laisser des traces de son passage dans ce désert habité par des sculptures archaïques où fleurissent des mains humaines de toutes tailles et couleurs. Les joueuses et joueurs peuvent se téléporter et multiplier leurs corps à l’extérieur d’eux mêmes et, en version connectée, interagir avec des joueurs qui se trouvent à d’autres endroits. L’espace d’exposition devient ainsi un espace partagé, à la frontière de l’intime et du public, virtuel tout autant que réel.
La combinaison de la musique envoûtante avec l’audio interactif, généré en temps réel par les activités et gestes des joueuses et des joueurs, est également une composante essentielle de cet environnement multi-sensoriel. Dernièrement, Mélodie Mousset fouille particulièrement l’aspect interactif et musical de la réalité virtuelle et cherche à développer un nouveau langage de programmation et d’expérience musicale.
La pratique de Mélodie Mousset s’inscrit profondément dans l’expérience d’un monde contemporain déroutant, défini par ce contraste entre le numérique et le corporel. Avec ses œuvres nous sommes amenés à nous questionner comment se positionnent, dans cet environnement de plus en plus dirigé par les technologies numériques, les corps humains physiques, réels, opaques, vivants, remplis d’organes, porteurs d’une intériorité mentale et psychique, avec des recoins riches d’imagination. Comme le dit l’écrivain et vidéaste américaine Chris Kraus : « Mousset’s associative process is so rich. She fully believes in her own imagination and the logical or alogical digressions that shape an inner life. » (424 mots)
– Claire Hoffmann
Justine Emard (née en 1987) explore les nouvelles relations qui s’instaurent entre nos existences et la technologie.En associant les différents médiums de l’image – photographie, vidéo, réalité virtuelle et performance -, elle situe son travail dans un flux entre la robotique, les neurosciences, la vie organique et
l’intelligence artificielle.
De la création d’un dialogue entre un robot androïde et une psychologue (Erika, film de recherche,2016), à la matérialisation de rêves en impressions 3D (Dance Me Deep, 2020), en passant par une performance avec un moine bouddhiste (Heavy Requiem, 2019), ses œuvres tissent de nouveaux récits, issus d’interactions humains-machines et de l’incarnation de données. Dans Co(AI)xistence (2017), elle met en scène une première rencontre entre deux formes de vies différentes : un danseur/acteur, Mirai Moriyama, et le robot Alter, animé par une forme de vie primitive basée sur un système neuronal, une intelligence artificielle (IA) programmée par le laboratoire de Takashi Ikegami (Université de Tokyo), dont l’incarnation humanoïde a été créée par le laboratoire de Hiroshi Ishiguro (Université d’Osaka).
Grâce à un système d’apprentissage profond, l’IA apprend de l’humain, comme l’humain apprend de la machine, pour tenter de définir de nouvelles perspectives de coexistence. Une esquisse des possibilités du futur apparaît dans Soul Shift (2019) et Symbiotic Rituals (2019), lorsque différentes générations de robots commencent à se reconnaître. Leur apparence minimale autorise une projection émotionnelle, en ouvrant un espace pour l’imagination. Le Japon, que l’artiste a découvert en 2012 et où elle continue de se rendre régulièrement, a sensiblement marqué son travail. Au cours de ses multiples séjours, elle a exploré les connexions entre sa pratique des nouveaux médias et la philosophie japonaise ; en particulier le shintoïsme, qui confère un caractère sacré à la nature. Cette pensée animiste, encore vivace à l’époque des technologies connectées, affleure dans Exovisions (2017), une installation composée de pierres, de bois pétrifiés, d’argile prise dans la roche et d’une application de réalité augmentée. Depuis 2016, elle élabore sa série photographique La Naissance des Robots (2016-2020), dans la perspective anthropologique de l’évolution humaine, entre archéologie du futur et robotique androïde. Depuis 2011, elle montre son travail lors d’expositions personnelles en France, Corée du Sud, Japon, Canada, Colombie, Suède et Italie. Elle participe également à des expositions collectives : 7ème Biennale internationale d’Art Contemporain de Moscou, NRW Forum (Düsseldorf), National Museum of Singapore (Singapour), Moscow Museum of Modern Art (Moscou), Institut Itaú Cultural (São Paulo), Cinémathèque Québécoise (Montréal), Irish Museum of Modern Art (Dublin), Mori Art Museum (Tokyo), Barbican Center (Londres).