a propos
Gohar Martirosyan, artiste numérique, a terminé ses études au Fresnoy. Originaire de Gyumri, une ville arménienne marquée par un séisme, elle vit à Paris depuis plus de cinq ans.
À travers des images d’archives et des processus technologiques tels que l’imagerie synthétique, la réalité virtuelle et l’intelligence artificielle, ses œuvres vidéo immersives re-construisent des espaces devenus inaccessibles pour des raisons écologiques et géopolitiques, car ils sont considérés comme dangereux pour les humains ou restent sous occupation. Gohar considère l’espace et le paysage comme des entités dotées de personnalités uniques, traversant leur propre mélancolie et leurs rêves fantomatiques.
Son objectif est de se reconnecter à la mémoire de ces lieux en utilisant des photographies d’archives, des textes et des sons collectés auprès de sismologues, archéologues et spéléologues. En animant les paysages à l’aide d’images générées par ordinateur, elle leur redonne vie, révélant les histoires, mythes et légendes des paysages et des espaces souterrains.
Ses recherches se concentrent sur la révélation d’histoires méconnues, comme celle de la carrière de Romanville, inaccessible depuis plus d’un demi-siècle, qui inclut les récits des ouvriers y ayant travaillé sous contrat à vie. Un autre exemple est le mont Ararat, situé au-delà des frontières de l’Arménie, perçu comme une illusion ou une créature mythologique : visible, mais intouchable. Gohar examine les influences complexes qui façonnent les individus au sein de leur environnement, qu’il s’agisse d’événements historiques, de pratiques culturelles, de connexions sociales, de besoins écologiques ou de relations avec les êtres vivants.
Le travail de Gohar a été exposé en France et à l’international. Sa prochaine exposition personnelle, Mélancolie des lieux, sera présentée à la Schruns MAP Gallery en Autriche. Elle a participé à des résidences à la Fondation Fiminco, Villa Empain et à la Fondation Carré sur Seine. Gohar a reçu plusieurs prix prestigieux, dont le Studio Collector Prize 2022 avec Frédéric de Goldschmidt (France), le prix Enowe-Artagon du meilleur projet cinématographique 2023 (France) et le prix In View de la Fondation Calouste Gulbenkian 2024 (Portugal). Elle a également été naliste du prix Han Nefkens Foundation—Fundació Antoni Tàpies Video Art Prize 2023 (Espagne) et du VISIO Art Prize 2024 (Italie).
À travers son travail, Gohar Martirosyan cherche à éclairer les ruptures et à proposer une voie pour comprendre et préserver la relation délicate entre les humains et leurs environnements. Son art est un témoignage de résilience, de mémoire et de la quête permanente d’une continuité culturelle face à des changements incessants.
Nominé par:
Guillaume Lefevre
Oeuvre choisie:
Identity
Réseaux sociaux:
Site web:
www.goharmartirosyan.tilda.ws/
CV
RESIDENCIES
2024-2025. Carré sur Seine, Paris (FR)
2023-2024. Foundaton Fiminco, Paris (FR)
2023. Cité internationale des arts Paris (FR)
2023. Villa Empain / Boghossian Foundation Brussels (BE)
2022. Mards des artistes en résidence / G.Urban, Munich (DE)
2021. Salzburg International Summer Academy of Fine Arts (AT)
2019. Armenia Art Foundation / Soundlab (AM)
2018. Weltkunstzimmer Düsseldorf / Das Frauenkulturbüro (DE)
2017. Transcultural Art Lab – Jubi-Juist / Design your utopia (DE)
2010. International art plenary / Kraków-Bukowina Tatrzańska (PL)
2006. EX-LIBRIS Hlohovec (SK)
EXHIBITIONS / SCREENINGS
2024 LA LOGIQUE DES LIEUX, Foundaton Fiminco (FR)
2023 Larnaca Biennale, «Identity» film & video installation (CY)
2023 Salon AIAP-UNESCO, Lumière, Monaco, Projections film Mush1 (MO)
2022 Maison européenne de la photographie,Paris MEP, Screening VR film Identity (FR)
2022 Cloud Seven, Brussels, Screening VR film Identity (BL)
2022 Mumok Library Vienne, Apocalipse presentation, Projections film Unlearing (AT)
2022 PAC – Padiglione d’Arte Contemporanea Milano, Take me to place I love (IT)
2022 G.Urban platform, Munich Projections film Unlearing (DE)
2022 Panorama24 … L’autre côté… , Le fresnoy (FR)
2021 Panorama23 … par le rêve… , Le fresnoy (FR)
2021 Social Environment and Self-Image, Salzburg Summer Academy (AT)
2020 Supermarket 2020 – Stockholm Independent Art Fair (SW)
2019 Exhibition from Armeni, Gallery Dela (IR)
2019 Exhibition Armenia? Future2 Gallery, Vienna (AT)
2018 Exhibition Fichers Fritze, Yerevan Goethe-Institut (AM)
2018 22th Alternative Arts Festivale, CCEA (AM)
2018 Exhibition Fragile, 15th International Golden Apricot Festival (AM)
2018 Exhibition Short long Stories, The Gallery of Mariam & Eranuhi Aslamazyan (AM)
2018 Exhibition Where is my Time?, Center WELTKUNSTZIMMER Düsseldorf (DE)
2018 FAR OFF Cologne Contemporary Art Fair (DE)
2017 Standart Triennale of Contemporary Art in Armenia (AM)
2017 Exhibition Human Planet, DEPO Gallery istanbul(TR)
2017 Art Festivale One Caucasus, Tserakvi (GE)
PRIZES
2024 Calouste Gulbenkian Foundation Award,
2023 Nomination: The Han Nefkens Foundation-Fundació Antoni Tàpies, Madrid
2023 le Prix Enowe-Artagon la session 2023, Paris
2022 le Prix Studio Collector, avec le Frédéric de Goldschmidt, Paris
2022 Foundation Philippossian & Pilossian, Geneva
2021 Neuflize Prix, L’Association des Amis du Fresnoy, Lille
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Eva L’Hoest (Liège, 1991, Belgique – vit et travaille à Bruxelles ) explore les façons dont toutes les natures d’images mentales, en particulier le souvenir et la réminiscence, trouvent à se re–matérialiser dans une forme technologique. Elle poursuit avant tout l’exploration de la mémoire et de son infime et étrange réalité subsistante. Pièces après pièces, l’artiste s’approprie les technologies de son contemporain pour révéler à la fois leur nature de prothèses d’appréhension du monde et leur potentiel en tant que médium artistique.
Son travail a été récemment présenté à la quinzième Biennale de Lyon, Lyon (France) curaté par le Palais de Tokyo, la Triennale Okayama Art Summit 2019 “IF THE SNAKE” curaté par Pierre Huyghe, Okayama (Japon), « Suspended time, Extended space » Casino Luxembourg (Benelux), « Fluo Noir » (BIP2018, Liege, BE), « WHSS » (Melange, Koln, DE), Mémoires (ADGY Culture Development Co. LtD., Bejing, CH), Trouble Water (Szczecin Museum, Szczecin, PL), « Now Belgium Now» (LLS358, Antwerp, BE), « Chimera : Marcel Berlanger, Djos Janssens et Eva L’Hoest» (Meetfactory, Prague, CZ), « Marres currents #3:Sighseeing » (Maastricht, NL).
Ses films ont été programmés récemment sous la forme d’une performance à la dernière édition du IFFR à Rotterdam, ImagesPassage à Annecy, le MACRo Museum à Rome, les Rencontres Internationales Paris–Berlin en 2018 ainsi que le Visite Film Festival à Anvers.
Mélodie Mousset (*1981, Abu Dhabi, vit à Zurich) utilise son propre corps pour cartographier, indexer et narrer un « soi » qui semble en métamorphose permanente, lui échappant dès qu’elle cherche à en prendre possession. Elle s’intéresse aux processus d’individuation biologiques, techniques, culturels, individuels et collectifs qui forment le corps. Ces questions anthropologiques et philosophiques prennent forme dans des vidéos, sculptures, installations, performances ou de la réalité virtuelle.
Dans le film Intra Aura Mélodie Mousset entreprend une recherche intense et de longue durée pour approfondir cet intérêt pour le corps, son intériorité phsychique et organique. Elle s’approprie des technologies de visualisation médicales (IRM, impression 3D), les met en rapport avec des rites chamaniques des « curanderos » Mazatèques qu’elle rencontre au cours d’un voyage au Mexique et les combine avec un travail plastique et filmographique.
Avec HanaHana, Mélodie Mousset prolonge cet intérêt pour une narration onirique, une curiosité pour la perméabilité des limites corporelles et un détournement artistique des technologies de pointe. En empruntant la forme du jeu interactif et collaboratif, cette œuvre de réalité virtuelle constitue un environnement fantastique immersif. Chacun.e peut générer des formes et laisser des traces de son passage dans ce désert habité par des sculptures archaïques où fleurissent des mains humaines de toutes tailles et couleurs. Les joueuses et joueurs peuvent se téléporter et multiplier leurs corps à l’extérieur d’eux mêmes et, en version connectée, interagir avec des joueurs qui se trouvent à d’autres endroits. L’espace d’exposition devient ainsi un espace partagé, à la frontière de l’intime et du public, virtuel tout autant que réel.
La combinaison de la musique envoûtante avec l’audio interactif, généré en temps réel par les activités et gestes des joueuses et des joueurs, est également une composante essentielle de cet environnement multi-sensoriel. Dernièrement, Mélodie Mousset fouille particulièrement l’aspect interactif et musical de la réalité virtuelle et cherche à développer un nouveau langage de programmation et d’expérience musicale.
La pratique de Mélodie Mousset s’inscrit profondément dans l’expérience d’un monde contemporain déroutant, défini par ce contraste entre le numérique et le corporel. Avec ses œuvres nous sommes amenés à nous questionner comment se positionnent, dans cet environnement de plus en plus dirigé par les technologies numériques, les corps humains physiques, réels, opaques, vivants, remplis d’organes, porteurs d’une intériorité mentale et psychique, avec des recoins riches d’imagination. Comme le dit l’écrivain et vidéaste américaine Chris Kraus : « Mousset’s associative process is so rich. She fully believes in her own imagination and the logical or alogical digressions that shape an inner life. » (424 mots)
– Claire Hoffmann
Justine Emard (née en 1987) explore les nouvelles relations qui s’instaurent entre nos existences et la technologie.En associant les différents médiums de l’image – photographie, vidéo, réalité virtuelle et performance -, elle situe son travail dans un flux entre la robotique, les neurosciences, la vie organique et
l’intelligence artificielle.
De la création d’un dialogue entre un robot androïde et une psychologue (Erika, film de recherche,2016), à la matérialisation de rêves en impressions 3D (Dance Me Deep, 2020), en passant par une performance avec un moine bouddhiste (Heavy Requiem, 2019), ses œuvres tissent de nouveaux récits, issus d’interactions humains-machines et de l’incarnation de données. Dans Co(AI)xistence (2017), elle met en scène une première rencontre entre deux formes de vies différentes : un danseur/acteur, Mirai Moriyama, et le robot Alter, animé par une forme de vie primitive basée sur un système neuronal, une intelligence artificielle (IA) programmée par le laboratoire de Takashi Ikegami (Université de Tokyo), dont l’incarnation humanoïde a été créée par le laboratoire de Hiroshi Ishiguro (Université d’Osaka).
Grâce à un système d’apprentissage profond, l’IA apprend de l’humain, comme l’humain apprend de la machine, pour tenter de définir de nouvelles perspectives de coexistence. Une esquisse des possibilités du futur apparaît dans Soul Shift (2019) et Symbiotic Rituals (2019), lorsque différentes générations de robots commencent à se reconnaître. Leur apparence minimale autorise une projection émotionnelle, en ouvrant un espace pour l’imagination. Le Japon, que l’artiste a découvert en 2012 et où elle continue de se rendre régulièrement, a sensiblement marqué son travail. Au cours de ses multiples séjours, elle a exploré les connexions entre sa pratique des nouveaux médias et la philosophie japonaise ; en particulier le shintoïsme, qui confère un caractère sacré à la nature. Cette pensée animiste, encore vivace à l’époque des technologies connectées, affleure dans Exovisions (2017), une installation composée de pierres, de bois pétrifiés, d’argile prise dans la roche et d’une application de réalité augmentée. Depuis 2016, elle élabore sa série photographique La Naissance des Robots (2016-2020), dans la perspective anthropologique de l’évolution humaine, entre archéologie du futur et robotique androïde. Depuis 2011, elle montre son travail lors d’expositions personnelles en France, Corée du Sud, Japon, Canada, Colombie, Suède et Italie. Elle participe également à des expositions collectives : 7ème Biennale internationale d’Art Contemporain de Moscou, NRW Forum (Düsseldorf), National Museum of Singapore (Singapour), Moscow Museum of Modern Art (Moscou), Institut Itaú Cultural (São Paulo), Cinémathèque Québécoise (Montréal), Irish Museum of Modern Art (Dublin), Mori Art Museum (Tokyo), Barbican Center (Londres).